Jul 4 • Zphyr

HyperLiquid et son HyperEVM : Décryptage et perspectives

📌 Introduction

Contexte : la DeFi dérivée et ses enjeux

Depuis plusieurs années, la finance décentralisée (DeFi) s’est enrichie de produits dérivés complexes, autrefois réservés aux bourses centralisées (CEX) comme Binance ou Bybit. Ces « perpetual contracts », permettant de trader avec effet de levier jusqu’à 50x, représentent aujourd’hui un volume colossal, notamment auprès des traders actifs.

Pourtant, la majorité de ce volume reste captée par les CEX, en raison d’une meilleure liquidité, d’une UX fluide et de frais faibles. Les AMM (Automated Market Makers) spécialisés comme GMX ou Gains ont apporté une solution décentralisée, mais avec des spreads parfois larges, des risques de funding et une expérience encore loin des standards des CEX.

Dans ce contexte est né HyperLiquid, qui ambitionne de devenir « le Binance on-chain », en réconciliant décentralisation et expérience utilisateur de niveau institutionnel.

Pourquoi HyperLiquid fascine et polarise ?

HyperLiquid n’est pas un AMM traditionnel. Son innovation principale repose sur son order book natif on-chain, offrant une profondeur de carnet et des spreads compétitifs grâce à un moteur de matching intégré sur sa propre blockchain L1, HyperCore.


Cette approche séduit les traders qui souhaitent conserver la transparence et la souveraineté de la DeFi, tout en retrouvant des conditions de marché comparables aux CEX.


En 2024 et début 2025, HyperLiquid a connu une adoption fulgurante :

  • Volume cumulé dépassant les 5 milliards USD
  • Parts de marché quotidiennes atteignant parfois 80 % du volume des DEX dérivés
  • Un airdrop initial (« Saison 1 ») de grande ampleur qui a marqué la communauté crypto


Mais cette montée en puissance suscite aussi des interrogations : pérennité du modèle, concentration de la gouvernance, agressivité des tokenomics, et risques liés à la croissance rapide.

Lancement d’HyperEVM : une extension majeure

L’étape la plus marquante de l’évolution d’HyperLiquid est le lancement d’HyperEVM, en février 2025.


HyperEVM est une machine virtuelle Ethereum (EVM) intégrée nativement à la blockchain HyperLiquid L1, utilisant le consensus HyperBFT pour garantir la sécurité et la cohérence des états.


Concrètement, HyperEVM permet :

  • La compatibilité totale avec l’écosystème EVM (smart contracts Solidity, tooling, wallets)
  • Le déploiement de dApps DeFi natives sur HyperLiquid
  • Une interopérabilité fluide entre le trading de dérivés sur HyperCore et les applications DeFi sur HyperEVM
  • L’utilisation de $HYPE comme token de gaz, facilitant les transferts et les interactions entre HyperCore et HyperEVM


Ce lancement marque un pivot stratégique : HyperLiquid ne se limite plus à un exchange de dérivés, mais ambitionne de devenir un hub DeFi complet, capable d’accueillir AMM, lending protocols, yield strategies et plus encore.

Objectif de l’article

Cet article propose une analyse complète et argumentée pour l’investisseur averti :

  • Comprendre en détail ce qu’est HyperLiquid et l’innovation HyperEVM
  • Identifier pourquoi et comment s’y exposer aujourd’hui
  • Évaluer les opportunités réelles – notamment la possibilité d’un nouvel airdrop majeur (« Saison 2 »)
  • Analyser les risques inhérents et les concurrents sérieux du marché
  • Projeter un scénario long terme, avec une vision argumentée du Risk/Reward

1️⃣ HyperLiquid & HyperEVM – Analyse technique et stratégique

HyperLiquid : un DEX on-chain de produits dérivés avec carnet d’ordres intégré

HyperLiquid s’est imposé comme l’un des DEX dérivés les plus innovants. Contrairement aux AMM comme GMX ou Gains, il repose sur un order book on-chain natif : une véritable prouesse technique. Cette architecture permet des carnets d’ordres publics et audités sur la chaîne tout en offrant une expérience de trading proche des CEX.


Les avantages principaux :

  • Profondeur de marché importante.
  • Spreads très serrés.
  • UX comparable à Binance ou Bybit, mais sans dépositaire.


HyperLiquid utilise son moteur « HyperCore » pour assurer la performance et la synchronisation des transactions on-chain. Cela permet d’obtenir un débit élevé et une finalité rapide, même sous forte charge.


En 2024, HyperLiquid a dépassé 5 milliards $ de volume cumulé et atteint parfois 80 % du volume des DEX dérivés sur certaines journées. Son adoption rapide prouve la viabilité de ce modèle hybride.

HyperEVM : une extension EVM native et stratégique

Lancé en février 2025, HyperEVM est l’évolution majeure de la blockchain HyperLiquid L1. C’est une machine virtuelle EVM intégrée nativement à HyperLiquid, bénéficiant de la même sécurité et du consensus HyperBFT.


 L’enjeu est majeur :

HyperEVM apporte la compatibilité complète avec les smart contracts Ethereum, ouvrant la porte à l’écosystème DeFi. Il permet ainsi le déploiement de dApps, de lending markets ou de stablecoins directement sur la même L1 que l’order book dérivés.


Exemple concret : le support natif de la stablecoin USDe d’Ethena (déployée en mai 2025 sur HyperEVM), avec des marchés spot sur HyperLiquid.


Le modèle est conçu pour une interopérabilité fluide :

  • Transfert natif de $HYPE (token de gaz) entre HyperCore et HyperEVM.
  • Support de WHYPE (wrapped HYPE) pour la DeFi.
  • Architecture dual-block : séparation des ordres et des smart contracts pour performance et scalabilité.


En d’autres termes : HyperLiquid se dote de son « appchain » DeFi sans sacrifier la performance du trading perp.

Tokenomics et modèle de capture de valeur

Le token $HYPE est au cœur du modèle. Il a été distribué lors d’un airdrop historique (qualifié par certains de plus gros jamais réalisé) et continue d’être la clé de la gouvernance et des incitations.


⚙️ Éléments structurants :

  • Frais de trading utilisés pour racheter du $HYPE sur le marché, créant une pression acheteuse constante.
  • Mécanisme de burn partiel, réduisant la supply.
  • Supply totale pas encore émise : laissant la place à d’autres distributions potentielles (ex : utilisateurs actifs sur HyperEVM).
  • Gas fees sur HyperEVM payés en $HYPE, renforçant la demande native.


Ce modèle agressif de buyback & burn est au centre de l’investissement long terme : il vise à aligner la croissance des volumes et la valorisation du token.

Les « HIPs » et innovations constantes

HyperLiquid n’est pas statique : il publie des Hyperliquid Improvement Proposals (HIPs) qui structurent son évolution :

  • HIP-1 : Native Token Standard – Définit les règles du token $HYPE et ses propriétés.
  • HIP-2 : Hyperliquidity – Optimise le provisionnement de liquidité et la profondeur de carnet.
  • HIP-3 : Builder-Deployed Perpetuals – Permet à des builders tiers de lancer leurs propres marchés perp sur la plateforme.


Ces évolutions montrent une volonté d’ouverture, de modularité et de scalabilité, tout en gardant un cœur technique solide.

✒️ Synthèse

HyperLiquid et HyperEVM forment un écosystème cohérent et ambitieux : ils cherchent à marier la performance et la liquidité dignes d’un CEX avec la transparence et la programmabilité on-chain.


D’un côté, HyperLiquid propose un order book on-chain ultra-efficace, capable d’attirer des traders exigeants grâce à ses spreads serrés et sa profondeur de marché. De l’autre, HyperEVM étend ces capacités en apportant la compatibilité EVM complète, permettant le déploiement de tout un univers DeFi directement sur la même infrastructure.


Le modèle économique de $HYPE est conçu pour capturer la valeur générée par l’activité : les frais de trading financent massivement des rachats et burns, tandis que les frais de gas sur HyperEVM alimentent la demande native.


Enfin, grâce à ses HIPs (améliorations protocolaires), HyperLiquid montre une capacité d’innovation continue, ouvrant la voie à un développement modulaire et communautaire.


En somme, HyperLiquid + HyperEVM ne sont pas juste un DEX, mais une plateforme intégrée qui veut devenir la référence on-chain du trading de dérivés et de la finance décentralisée.

2️⃣ Pourquoi s’exposer maintenant ? 

L’opportunité du timing

HyperLiquid ne se contente pas d’être un DEX parmi d’autres : le lancement de l’HyperEVM en février 2025 marque une bascule stratégique. Jusqu’alors centré sur le trading de dérivés, HyperLiquid devient un écosystème complet, avec la possibilité de déployer des smart contracts EVM compatibles et d’attirer développeurs et utilisateurs DeFi sur sa propre blockchain.


Cette nouveauté ouvre un terrain d’adoption vierge, et donc une fenêtre d’opportunité pour les investisseurs capables de se positionner tôt.


Le raisonnement est simple : dans la DeFi, de nombreux protocoles récompensent leurs premiers utilisateurs et « builders » par des airdrops, un mécanisme de distribution efficace pour accélérer la croissance d’un écosystème.


HyperLiquid est emblématique de ce modèle :

  • Historique d’airdrop massif : la « Saison 1 » a distribué plus de 800 millions de dollars en $HYPE. Les critères d’éligibilité ont surtout récompensé les traders actifs sur le DEX.
  • Supply encore largement disponible : d’après les données on-chain et les tokenomics officiels, la majeure partie de la supply reste à émettre, offrant un levier potentiel pour de futures campagnes de distribution.
  • Objectif explicite d’adoption d’HyperEVM : HyperLiquid a besoin de remplir son EVM de smart contracts, de liquidité et d’utilisateurs. Tout laisse penser qu’une « Saison 2 » ou autre mécanisme incitatif pourrait viser à attirer cette base d’utilisateurs DeFi.


En clair, c’est un moment asymétrique : la majorité des utilisateurs se concentre encore sur le trading sur HyperCore, tandis qu’HyperEVM n’en est qu’à ses débuts.

Narratives fortes à jouer

Au-delà du pur farming d’airdrop, HyperLiquid bénéficie de narratives puissantes qui renforcent l’intérêt d’une exposition précoce :

  • 🧩 Le « Coinbase / Binance on-chain » : proposer une UX fluide et des marchés profonds tout en restant décentralisé.
  • 🧩 Le hub de la DeFi dérivée : devenir la place incontournable pour le trading on-chain, en concurrence directe avec les CEX.
  • 🧩 Un modèle économique hyper-agressif : actuellement ~87 % des frais générés sont utilisés pour racheter du HYPE.
  • 🧩 Interopérabilité et liquidité native : avec HyperEVM, tout projet DeFi peut se plugger directement dans l’order book HyperCore.

✒️ Synthèse

HyperLiquid et HyperEVM représentent une opportunité de « premier entrant » dans un écosystème qui s’étend bien au-delà du simple DEX. L’ouverture de l’HyperEVM en février 2025 marque un tournant stratégique clair : la blockchain vise à devenir un hub EVM pour la DeFi dérivée, capable d’attirer développeurs, liquidity providers et traders DeFi grâce à une infrastructure unifiée et performante.


L’intérêt d’une « Saison 2 » d’airdrop est fortement plausible : la première campagne a distribué une partie seulement de la supply, laissant un stock significatif disponible. Pour réussir l’adoption d’HyperEVM, HyperLiquid doit inciter fortement ses utilisateurs et développeurs à venir s’y déployer. Cela rend très logique un nouveau cycle d’incentives et de « farming » ciblé sur les transactions, le bridging natif et l’activité sur les dApps.


Pour l’investisseur averti, cela crée une fenêtre idéale :

  • se positionner tôt avant l’adoption de masse,
  • maximiser sa participation aux usages valorisés (trading sur le DEX natif, transactions EVM, apport de liquidité),
  • capitaliser sur l’éventuel airdrop et la revalorisation globale de l’écosystème en cas de succès.

3️⃣ Comment se positionner concrètement ?

HyperLiquid et HyperEVM forment aujourd’hui un terrain encore jeune, où l’adoption est explicitement recherchée. L’équipe veut attirer des traders actifs, mais surtout des utilisateurs sur l’HyperEVM : ceux qui aideront à créer la liquidité et à tester l’écosystème naissant. C’est là que résident les meilleures opportunités pour « farmer » un éventuel airdrop.

Trading actif sur HyperLiquid

Historiquement, la Saison 1 d’airdrop a récompensé directement l’activité de trading. Les frais générés soutenaient la demande pour $HYPE via le mécanisme de rachat, et étaient suivis via des points de fidélité cumulés.


Aujourd’hui, même sans annonce officielle d’une « Saison 2 », il est rationnel de penser qu’un historique de trading pourrait être pris en compte. HyperLiquid conserve sa stratégie d’incitation agressive :

  • Les frais payés sont un critère traçable et transparent.
  • Un trader actif aligne ses intérêts avec ceux du protocole (volume, liquidité).
  • Les campagnes futures peuvent récompenser rétroactivement cette fidélité.


⚠️ Attention toutefois : le trading avec levier doit rester mesuré. Un investisseur avisé cherchera à conserver des positions raisonnables et à éviter les liquidations. L’objectif est de générer des frais réguliers sur des positions contrôlées, et non de s’exposer à un risque inutile.

Transactions et liquidité sur HyperEVM

C’est sans doute le cœur de la stratégie d’exposition pour une hypothétique Saison 2. HyperEVM est la nouveauté majeure lancée début 2025. Toute la logique de cet ajout est de transformer HyperLiquid d’un simple DEX en une Layer 1 complète compatible EVM.

Pour réussir, HyperLiquid doit :

  • Attirer des développeurs.
  • Faire déployer des protocoles DeFi natifs.
  • Sécuriser des volumes et de la liquidité sur HyperEVM.


Les utilisateurs early seront donc particulièrement valorisés.


Bridging natif WHYPE/HYPE

Le protocole a mis en place un bridge natif entre HyperCore (la couche order book) et HyperEVM. Utiliser ce bridge pour transférer WHYPE ou HYPE démontre une adoption concrète et pourrait constituer un signal fort pour un éventuel airdrop.


Interaction avec des smart contracts

Même basique : approvals, swaps, staking. Chaque transaction prouve l’utilisation réelle du réseau. C’est une activité traçable et facile à implémenter même avec des petits montant


Fournir de la liquidité (stratégie privilégiée)

Cette approche est jugée particulièrement stratégique :

  • HyperEVM cherche à stabiliser des pools WHYPE, UBTC, FeUSD.
  • Fournir de la liquidité est souvent plus valorisé dans les stratégies d’airdrop, car cela « verrouille » des fonds et soutient la profondeur de marché.
  • C’est souvent moins coûteux que le trading actif, puisqu’il n’y a pas de frais permanents ou de risque de liquidation.
  • Il existe aussi un potentiel futur de yield farming natif (liquidity mining), si HyperLiquid décide d’incentiver directement ces pools.


En pratique, beaucoup considèrent aujourd’hui que fournir de la liquidité est la méthode la plus simple et rentable pour farmer une éventuelle Saison 2, par rapport à un trading intensif qui peut vite coûter cher en frais et en risque de liquidation.


Utiliser les premières dApps sur HyperEVM

Un aspect tactique essentiel : soutenir les premiers protocoles qui se lanceront sur HyperEVM. Être « early » sur ces applications pourrait constituer un critère majeur d’éligibilité.

  • Historique sur d’autres L1 : les plus gros airdrops récompensent souvent ces « early users ».
  • Approche réaliste : surveiller régulièrement les lancements sur la chaîne, tester même avec de petits montants.

🧭 Exemples de stratégie réaliste et prudente

L’objectif n’est pas de brûler du capital en frais, mais de maximiser ses chances d’éligibilité tout en limitant le risque financier.


⚙️ Simulation (pour un petit compte retail ~1000–3000 $) :

  • Allouer ~30 % à un trading mesuré sur HyperLiquid, avec un levier faible (2–3x max), pour générer des frais de manière contrôlée.
  • Mettre ~50 % en fourniture de liquidité sur HyperEVM (WHYPE/FeUSD, UBTC/USDHL), selon les pools disponibles.
  • Garder ~20 % pour tester les smart contracts, faire du bridging natif, et interagir avec les premières dApps déployées.


🗝️ Approche prudente :

  • Éviter le sur-trading ou le levier excessif.
  • Ne pas tout immobiliser : laisser une marge pour les frais et opportunités.
  • Suivre l’actualité HyperEVM : être parmi les premiers sur de nouvelles applications ou pools de liquidité.
  • Cette approche vise à « farmer » intelligemment l’écosystème : démontrer une participation complète et utile, tout en limitant le risque financier.

✒️ Synthèse

Pour capter une éventuelle « Saison 2 », il s’agit de démontrer une adoption réelle de l’écosystème HyperLiquid + HyperEVM.


Le trading actif sur HyperLiquid reste utile pour générer des frais et montrer son engagement, mais doit rester prudent et mesuré. Sur HyperEVM, la priorité est claire : fournir de la liquidité sur les pools stratégiques et interagir avec les premiers smart contracts.


En combinant volume de trading modeste et implication sur HyperEVM, l’investisseur prouve son adoption tout en optimisant ses coûts et ses risques, et se place au mieux pour tirer parti d’un éventuel airdrop massif.

4️⃣ Analyse des risques et des concurrents

Les risques pour HyperLiquid

HyperLiquid s’est imposé comme le leader des DEX dérivés, captant parfois plus de 80 % du volume on-chain sur certaines journées. Mais ce succès impressionnant n’exclut pas des risques importants qu’il faut bien comprendre avant d’investir.


⚠️ D’abord, la centralisation du développement reste un point de vigilance : l’équipe, restreinte et semi-anonyme, contrôle la roadmap et les paramètres économiques du protocole. Même si leur exécution est solide, l’absence de gouvernance décentralisée mature oblige les investisseurs à leur accorder une confiance forte sur le long terme.


⚠️ Ensuite, le modèle économique est très agressif : les frais collectés servent à racheter $HYPE sur le marché. Ce mécanisme génère une pression acheteuse puissante, mais dépend totalement du maintien de volumes élevés. Si l’activité faiblit, le soutien au prix peut s’effondrer et entraîner un cycle baissier sévère.


⚠️ Il faut aussi mentionner le risque technique : aucun protocole on-chain n’est à l’abri de failles ou d’exploits. HyperLiquid propose un bug bounty pouvant aller jusqu’à 1 million $, mais malgré des audits sérieux, la complexité accrue avec le lancement d’HyperEVM augmente la surface d’attaque.


⚠️ Enfin, un épisode marquant : les sur-liquidations suspectes sur HyperLiquid, attribuées par certains à des mouvements coordonnés sur Binance. Cet événement rappelle qu’un CEX peut adopter des tactiques hostiles pour nuire à un concurrent qui s’attaque frontalement à son monopole sur les dérivés crypto.

Concurrence directe sur la DeFi dérivée

Si on écarte la menace des CEX pour se concentrer sur les DEX concurrents, le constat est clair : la compétition sérieuse reste limitée.


dYdX est le seul véritable challenger à grande échelle. Il bénéficie d’une marque solide grâce à son order book off-chain (et désormais on-chain via Cosmos pour la v4). Ses volumes quotidiens oscillent entre 3 et 6 milliards $, avec une liquidité et une UX de haut niveau. Mais la migration vers Cosmos a généré des frictions : les utilisateurs Ethereum-natifs sont moins enclins à suivre, la compatibilité EVM est réduite et l’architecture est plus complexe. HyperLiquid mise au contraire sur une expérience EVM-native fluide et sur des incentives plus généreux.


GMX, Aevo, Vertex : ces protocoles sont intéressants mais restent bien plus niches.

  • GMX utilise un AMM, ce qui limite la profondeur de carnet et les spreads compétitifs par rapport à un order book natif.
  • Aevo cible un public plus institutionnel avec son modèle RFQ et ses options, mais affiche des volumes modestes.
  • Vertex combine AMM et order book, mais n’a pas encore atteint une adoption significative.


Sur DefiLlama, HyperLiquid capte déjà entre 50 % et 80 % du volume agrégé des DEX dérivés. Ces chiffres confirment qu’aucun autre protocole ne peut actuellement prétendre lui disputer sérieusement la couronne.

MegaETH : la menace émergente à surveiller

Un concurrent plus ambitieux mérite néanmoins attention : MegaETH. Ce projet vise à révolutionner le trading on-chain en proposant une architecture pensée pour le trading haute fréquence (HFT) sur Ethereum.

  • Objectif : gérer jusqu’à 1 million de transactions par seconde grâce à un parallélisme extrême.
  • Approche : architecture optimisée pour un order book ultra-rapide.
  • Narratif : « Faire pour Ethereum ce que Solana a fait pour le débit ».


Aujourd’hui, MegaETH n’en est qu’au testnet. Il n’a encore ni volume réel ni adoption prouvée. Mais il suscite déjà beaucoup d’intérêt grâce à son airdrop innovant via des NFTs soulbound, qui visent à fidéliser une base d’utilisateurs.


Pour HyperLiquid, c’est un risque à moyen terme : si MegaETH parvient à tenir ses promesses techniques et à capter la liquidité, il pourrait séduire les traders professionnels exigeant vitesse et efficacité extrêmes. Pour tout investisseur sérieux, il faut donc surveiller MegaETH de près.

Les CEX : la rivalité stratégique majeure

La vraie bataille ne se limite pas aux DEX : HyperLiquid affronte directement les géants centralisés comme Binance, Bybit ou Coinbase.

  • Ces plateformes dominent le trading de dérivés crypto, générant des milliards de dollars en frais annuels.
  • Elles bénéficient d’une liquidité inégalée, de rampes fiat et d’une image de marque forte.
  • Elles n’ont aucun intérêt à voir émerger un DEX qui offre la même UX et les mêmes spreads… sans dépositaire.


L’épisode des liquidations suspectes liées à Binance montre bien cette tension : HyperLiquid n’est pas seulement un outsider innovant, mais un concurrent direct sur un marché extrêmement lucratif. Les CEX peuvent utiliser des tactiques agressives pour défendre leur rente.


En contrepartie, c’est aussi ce qui fait la force du pari HyperLiquid. S’il parvient à convaincre même une fraction du public de passer sur un DEX natif performant, et à attirer des développeurs via HyperEVM, il peut grignoter des parts de marché estimées à plusieurs centaines de milliards de dollars annuels.

✒️ Synthèse

HyperLiquid offre des atouts clairs : un order book on-chain performant, une UX proche des CEX, un modèle de rachat massif du token $HYPE, et désormais un HyperEVM intégré ouvrant la voie à la DeFi complète.


⚠️ Ses principaux risques :

  • Centralisation des décisions et roadmap.
  • Forte dépendance aux volumes pour soutenir les buybacks.
  • Vulnérabilités techniques inhérentes à toute blockchain.
  • Concurrence frontale (et potentiellement agressive) des CEX.


🥊 Ses concurrents :

  • dYdX : principal rival sérieux, mais avec ses propres limites techniques et UX.
  • GMX, Aevo, Vertex : intéressants mais encore marginaux en volume et en adoption.
  • MegaETH : menace encore émergente, mais techniquement ambitieuse.


En clair, le pari sur HyperLiquid est un pari sur sa capacité à conserver son avance et à renforcer son « moat* » concurrentiel, même sous la pression croissante d’un secteur où la compétition promet de s’intensifier.



*Un avantage technique difficile à reproduire qui protège la position dominante d’un projet ou d’une entreprise.

5️⃣ Potentiel long terme – Vision d’investisseur

Market cap : cible réaliste

Évaluer le potentiel long terme d’HyperLiquid demande de le comparer aux géants historiques de l’écosystème.


Au sommet du dernier cycle, des tokens comme BNB ou Solana ont atteint des capitalisations boursières supérieures à 80–100 milliards $. En comparaison, même après la Saison 1 de distribution massive, HyperLiquid affiche une Full Diluted Valuation (FDV) estimée autour de 8 à 12 milliards $, suivant la valorisation du token $HYPE.


Cet écart alimente la thèse de certains investisseurs : HyperLiquid pourrait devenir un « Coinbase décentralisé », un hub de référence pour le trading de dérivés et la DeFi on-chain.


Pour viser une market cap de 30 à 50 milliards $, il lui faudrait :

  • Maintenir des volumes de trading importants sur son order book.
  • Attirer et conserver des développeurs et des utilisateurs sur l’HyperEVM.
  • Convertir une fraction de la clientèle des CEX grâce à une UX et une liquidité compétitives.


Ce scénario n’est en rien garanti. Mais il reste crédible si HyperLiquid réussit son pari d’adoption et d’exécution technique.

Narratives et storytelling

En crypto, le narratif joue un rôle clé pour mobiliser investisseurs et utilisateurs. HyperLiquid dispose déjà de plusieurs axes puissants :


« Decentralised Binance/Coinbase »  –  Avec son order book performant et son UX fluide, HyperLiquid ambitionne de reproduire l'expérience des CEX, mais on-chain.

Buyback agressif  –  Son modèle économique recycle environ 87 % des frais pour racheter du $HYPE sur le marché, créant une pression acheteuse constante.

Flip Solana/BNB ?  –  Certains investisseurs considèrent que $HYPE pourrait devenir un top 5 crypto si HyperLiquid s’impose comme le standard incontournable pour la DeFi dérivée.

Appchain DeFi intégrée  –  L’HyperEVM permet de bâtir un écosystème EVM natif complet, sans quitter la même L1.


Ces éléments sont autant d’arguments marketing et stratégiques qui séduisent la communauté et soutiennent la valorisation potentielle.

Les métriques à surveiller

Un investisseur sérieux ne doit pas se contenter de storytelling : il doit analyser les indicateurs fondamentaux qui valident ou non la thèse d’investissement.


Trading volume share : HyperLiquid capte aujourd’hui entre 50 et 80 % des volumes des DEX dérivés on-chain. Cette dominance devra se maintenir ou croître face à des concurrents comme dYdX ou, à terme, MegaETH.


Fees générés : Le modèle de buyback dépend directement des frais collectés. Toute baisse des volumes se traduirait par moins de rachat de $HYPE, affectant la pression acheteuse.


Ratio buyback / supply : Unique dans la DeFi, HyperLiquid recycle jusqu’à 87 % des frais en rachat. Ce ratio devra rester élevé pour soutenir la thèse « bullish ».


Adoption d’HyperEVM : C’est le pari stratégique. La réussite d’HyperEVM en tant que plateforme EVM-native sera l’indicateur clé du succès à long terme.

Cas optimiste vs scénario prudent

Pour modéliser le potentiel, on peut raisonner selon deux scénarios :


➡️ Cas optimiste

  • HyperLiquid consolide 70–80 % du volume des DEX dérivés on-chain.
  • HyperEVM attire des dizaines de projets DeFi et plusieurs milliards de TVL.
  • Le modèle buyback se maintient ou s’amplifie, soutenant le prix du token.
  • Market cap visée : 30 à 50 milliards $, soit un multiple x3–x5.


➡️ Scénario prudent

  • Les volumes déclinent après la fin des incentives.
  • HyperEVM peine à convaincre développeurs et utilisateurs.
  • Les buybacks diminuent fortement, affectant la dynamique du token.
  • Market cap plafonnant entre 10 et 15 milliards $, voire stagnation.

Pourquoi c’est un pari asymétrique ?

HyperLiquid est déjà un leader établi sur le segment des DEX dérivés on-chain. Son modèle économique unique – avec un buyback massif – aligne la valeur du token $HYPE sur les revenus du protocole.


Mais l’asymétrie du pari repose sur HyperEVM.


✅ En réussissant à migrer la DeFi dérivée sur sa propre L1 compatible EVM, HyperLiquid pourrait verrouiller utilisateurs, liquidité et développeurs.


✅ Il bénéficierait d’un moat technologique* (order book on-chain + EVM natif) difficile à répliquer, même pour les CEX ou d’autres L1.


✅ L’investisseur qui se positionne tôt accepte un risque réel (dépendance aux volumes, risques techniques, concurrence des CEX et de MegaETH), mais joue sur la possibilité d’un multiple élevé en cas de succès.



*Un avantage technique difficile à reproduire qui protège la position dominante d’un projet ou d’une entreprise.

✒️ Synthèse

HyperLiquid se positionne comme un acteur déjà dominant du trading dérivé on-chain, mais son véritable pari long terme repose sur l’adoption et le succès de l’HyperEVM.


En réussissant à intégrer la DeFi EVM-native à sa liquidité et à son order book performant, il pourrait devenir l’équivalent décentralisé de Binance ou Coinbase pour les produits dérivés crypto.


Son modèle économique, basé sur un rachat massif du token $HYPE, alimente une thèse de valorisation explosive. Mais il implique aussi une forte dépendance aux volumes et aux frais générés.


✅ Pour l’investisseur, c’est un pari asymétrique : un risque indéniable lié à l’adoption et à la concurrence, mais aussi la possibilité de multiples très attractifs si la stratégie d’HyperLiquid réussit pleinement.

📌 Conclusion – Analyse Risk/Reward

HyperLiquid et son HyperEVM constituent aujourd’hui l’une des propositions les plus ambitieuses de l’écosystème DeFi. Cet article a détaillé leur architecture unique (order book on-chain natif, HyperCore, HyperEVM intégré), leur modèle économique agressif (buyback massif de $HYPE), ainsi que les risques et la concurrence actuelle et future.


En synthèse, on observe un projet déjà leader sur la verticale des DEX dérivés – avec des parts de marché de 50 à 80 % des volumes on-chain – qui vise à s’étendre comme un hub EVM complet. Le lancement d’HyperEVM en février 2025 change la donne : il ouvre la voie à la DeFi native, aux smart contracts, et surtout à une nouvelle phase d’adoption et d’incentives.

Pourquoi c’est une opportunité intéressante aujourd’hui ?

  • HyperLiquid possède déjà une traction prouvée : volumes élevés, UX de qualité, adoption forte des traders.
  • L’HyperEVM est encore jeune, presque vide : c’est un terrain idéal pour les utilisateurs early qui veulent « farmer » une éventuelle « Saison 2 » d’airdrop.
  • Le modèle de rachat et burn des frais aligne directement la valeur du token avec l’activité du protocole.
  • La compétition réelle sur ce segment reste limitée : seul dYdX rivalise à grande échelle, les autres (GMX, Aevo, Vertex) restant des niches.


En clair, l’asymétrie du pari réside dans le fait qu’HyperLiquid est déjà validé côté trading, mais cherche encore à remplir son EVM : ceux qui participent maintenant s’exposent à la fois à l’adoption naissante et aux incentives qui l’accompagnent.

Quelle part de portefeuille y allouer ?

Ce type de pari reste hautement spéculatif. Il est donc crucial d’adopter une approche calibrée

  • Considérer HyperLiquid/HYPE comme une « allocation satellite » dans un portefeuille crypto diversifié, et non comme un pari central.
  • Typiquement : entre 1 % et 5 % du portefeuille total pour un investisseur qui veut maximiser le risque asymétrique tout en contrôlant son exposition.
  • Diversifier aussi la méthode d’exposition : trader sur HyperLiquid, fournir de la liquidité sur HyperEVM, tester des smart contracts, pour maximiser les chances sur un éventuel airdrop.


🗝️ L’important est de calibrer son exposition pour rester confortable en cas de volatilité extrême ou d’échec partiel du projet.

Appel à la vigilance et importance de la stratégie

S’exposer à HyperLiquid ne se limite pas à « acheter et oublier » :

  • Il faudra surveiller l’adoption réelle d’HyperEVM : nombre de dApps déployées, liquidité, TVL.
  • Suivre les volumes de trading, essentiels pour la soutenabilité du buyback.
  • Rester attentif aux signaux de gouvernance et à la stratégie d’incentives.


Enfin, l’opportunité d’un nouvel airdrop (la fameuse « Saison 2 ») ne doit pas être vue comme garantie : c’est une hypothèse forte mais non confirmée. Participer activement au réseau (trading mesuré, fourniture de liquidité, tests des dApps) maximise la probabilité d’éligibilité tout en réduisant le coût d’opportunité d’un simple « hold passif ».


✒️ En somme : HyperLiquid est un pari asymétrique typique : un potentiel énorme si la stratégie fonctionne, mais un risque réel si l’adoption stagne ou que la concurrence centralisée riposte efficacement. C’est un jeu pour investisseurs avertis, capables de doser leur exposition et de s’impliquer intelligemment dans un écosystème encore en construction.