Introduction
TL;DR
- Lighter est un perp DEX basé sur un rollup ZK sur Ethereum, encore en phase privée de beta mais déjà parmi les plus gros du secteur.
- Croissance rapide : plus de $575M de TVL et $140B de volumes en 30 jours, avec environ 130 000 utilisateurs.
- Atouts : rendements élevés via le LLP (~70 % APY), programme de points lié à un futur airdrop, technologie ZK pour rapidité et transparence.
- Risques : volumes gonflés par incitations (wash trading possible), rendement difficilement soutenable, audits incomplets, séquenceur centralisé.
- Opportunité : pas encore de token → airdrop encore jouable (même si tard), et plan B sur le listing du token qui pourrait être un moment clé.
- Stratégie simple : petite allocation (1–3 % du portefeuille), trading mesuré pour points, dépôt limité en LLP avec garde-fous, et réserve en dry powder pour le listing.
Qu’est-ce que Lighter ?
Lighter est une plateforme de trading de contrats perpétuels décentralisés (perp DEX). Concrètement, elle permet aux utilisateurs de spéculer sur le prix du Bitcoin, de l’Ether ou d’autres cryptos sans date d’expiration, le tout directement en DeFi, sans passer par un exchange centralisé.
Le protocole repose sur un zk-rollup déployé sur Ethereum L2, une technologie qui garantit à la fois la scalabilité (capacité à gérer un grand nombre de transactions) et la sécurité on-chain grâce à la preuve cryptographique des opérations.
Ses principales innovations :
- "Verifiable matching" : chaque ordre est traité et prouvé cryptographiquement, assurant équité et transparence.
- Ordres totalement visibles et vérifiables, limitant les risques de manipulation du carnet d’ordres.
- Zéro frais pour les traders particuliers pendant la phase beta, ce qui a largement contribué à l’explosion de l’activité sur la plateforme.
Croissance et données clés
Lighter a connu une progression fulgurante en seulement quelques mois. Sa valeur totale verrouillée (TVL) dépasse les $575M à la fin septembre 2025. Cette métrique confirme une tendance claire : le protocole attire rapidement des capitaux.
Côté activité, la plateforme a généré plus de $140 milliards de volumes en 30 jours, ce qui la place parmi les perp DEX les plus utilisés du marché, alors même qu’elle est encore en phase privée de beta.
La croissance n’est pas uniquement financière. Le protocole revendique environ 130 000 utilisateurs, largement motivés par le programme de points farming qui alimente la spéculation autour d’un futur airdrop.

Pourquoi attire-t-il autant ?
Lighter séduit d’abord grâce à son modèle de rendement attractif. Les dépôts en USDC dans le Lighter Liquidity Pool (LLP) affichent un rendement annuel qui oscille entre 68 et 70 % en phase beta. Ce mécanisme attire naturellement de nombreux fournisseurs de liquidité, désireux de profiter de taux très supérieurs à ceux observés sur d’autres protocoles.

Un second moteur de croissance est le programme de points, qui alimente la spéculation autour d’un futur airdrop. Les utilisateurs sont fortement incités à trader massivement, parfois de façon artificielle, afin d’accumuler un maximum de points en vue d’une conversion en tokens lors du lancement officiel. Cet effet d’aubaine a permis d’élargir rapidement la base d’utilisateurs actifs.
Enfin, l’innovation technologique de Lighter repose sur ses circuits ZK (Zero-Knowledge). Cette architecture permet de concilier rapidité d’exécution, sécurité cryptographique et transparence des opérations. Chaque ordre traité est vérifiable, ce qui renforce la confiance des traders et donne au protocole une crédibilité technique face à des concurrents déjà établis.
Les risques à connaître
Malgré son succès, Lighter présente plusieurs zones d’ombre qu’il est important de garder à l’esprit. Le premier concerne la possibilité de wash trading. Le ratio entre volumes échangés et open interest est anormalement élevé, ce qui suggère que certains volumes pourraient être artificiellement gonflés, notamment sous l’effet du programme de points qui encourage à multiplier les transactions.
Un autre point d’attention porte sur la soutenabilité des rendements. Les taux de près de 70 % offerts aux fournisseurs de liquidité sont difficiles à maintenir sur le long terme. Une fois les incitations et la dynamique d’airdrop passées, rien ne garantit que ces performances restent viables, ce qui pourrait entraîner une fuite de capitaux.
La question de la sécurité reste également ouverte. Bien que des audits aient été mentionnés, aucun rapport complet et public n’a été mis en avant à ce jour. L’absence de transparence sur ce sujet constitue un risque non négligeable pour les investisseurs comme pour les utilisateurs.
Enfin, l’architecture actuelle repose encore sur un séquenceur centralisé, ce qui limite le degré de décentralisation du protocole. Cette dépendance peut soulever des inquiétudes en termes de gouvernance et de résilience, notamment si le projet venait à subir des pressions externes ou des problèmes opérationnels.
Opportunité d’investissement
L’absence de token ouvre encore une fenêtre d’opportunité pour jouer l’airdrop, même si elle se referme progressivement. La dynamique actuelle — volumes élevés, base d’utilisateurs en forte hausse et programme de points — laisse penser qu’une partie de la valeur future pourrait être captée par les comptes ayant interagi tôt et de façon soutenue. L’idée n’est pas de forcer l’activité, mais de tester le protocole avec méthode, en restant conscient que la période de meilleur rendement « points → airdrop » est peut-être déjà derrière nous.
En plan B, surveiller de près le listing du token a du sens. La traction visible (TVL, volumes, intérêt média) suggère un lancement remarqué, potentiellement volatil au départ. Un suivi attentif des annonces officielles, des conditions de liquidité au listing et des premières données on-chain permettra de se positionner plus lucidement, que ce soit pour une entrée progressive ou pour rester en observation.
Côté exécution, trois approches existent selon le profil de risque : continuer à trader pour accumuler des points si l’accès est possible et si les coûts restent raisonnables ; déposer en LLP pour viser un rendement tant que l’APY tient, en gardant un œil sur les paramètres de risque ; ou attendre le listing pour évaluer le pricing initial et la profondeur de marché. Dans tous les cas, avancer par montants mesurés, poser des seuils de perte, et réévaluer dès que les incitations ou la liquidité changent reste la meilleure discipline.
Exemple de stratégie
- Allocation globale : 1–3 % du portefeuille (ex. 2 %).
- Répartition initiale : 50 % “dry powder” (pour le listing), 30 % en LLP, 20 % en trading points.
- Optimisation : tant que le listing n’est pas imminent, placer la dry powder en LLP (retirable à tout moment) pour ne pas laisser dormir le capital.
Trading points (20 % de la poche Lighter)
- Sessions courtes, ordres limit, levier ≤ 2x.
- Perte journalière max = 3 % de la poche trading → si atteinte, stop journée.
- Abandonner la stratégie si la poche atteint –40 % cumulés.
LLP (30 % + dry powder temporaire)
- Entrée en 2–3 tranches.
- Garde-fous : réduire de moitié si APY < 30 % (sur 7–14 j) ou TVL –20 % en 48 h.
- Réévaluation toutes les 4–6 semaines.
- Dry powder en LLP : la retirer dès annonce/approche du listing ou si l’APY faiblit.
Listing (50 % dry powder prévu)
- Pas de FOMO : attendre consolidation ou DCA en 3 tranches (J0 / J+3 / J+10).
- Ne renforcer que si liquidité/profondeur confirmées.
Gestion du risque globale
- Perte max tolérée sur tout le dossier Lighter : 30–40 % de l’allocation Lighter (jamais du portefeuille entier).
- Suivi hebdo : TVL, APY, ratio volume/OI, news sécurité ; si 2 voyants rouges la même semaine, réduire l’exposition de 50 %.
Exemple chiffré
Prenons un exemple concret avec 35 000 € de capital total et appliquons la stratégie sur 2 % d’allocation Lighter.
1. Allocation globale
- 2 % de 35 000 € = 700 € sur Lighter
2. Répartition optimisée
- LLP (jusqu’au listing) : 210 € + 350 € (dry powder temporairement) = 560 €
- Trading points : 140 €
- Dry powder réelle : 0 € “au repos” (mais 350 € doivent rester disponibles et facilement retirable du LLP)
🔹 LLP ($560 total)
- Entrée par 3 tranches (ex. 200 € semaine 1, 180 € semaine 2, 180 € semaine 3).
- Objectif : générer rendement sur l’ensemble tant que l’APY reste attractif.
- Gestion du risque :
- Retrait immédiat des 350 € de dry powder si annonce de listing ou si APY < 30 %.
- Surveiller TVL : –20 % en 48 h = réduire de moitié.
🔹 Trading points ($140)
- Sessions courtes, levier ≤ 2x.
- Perte journalière max : 3 % de $140 = 4,20 € → stop net si atteint.
- Perte max tolérée sur la poche : 40 % (56 €).
🔹 Listing ($350)
- Les $350 “placés en LLP” sont retirés au moment opportun pour le token.
- DCA en 3 tranches (J0, J+3, J+10) ou après consolidation.
- Taille par tranche : environ $115–120.
✅ Discipline globale
- Perte max totale tolérée sur le dossier Lighter : 210–280 €.
- Revue hebdo : TVL, APY, ratio volume/OI, annonces sécurité et roadmap.
- Si 2 signaux rouges apparaissent, réduire l’exposition de 50 %.
Conclusion


